La transition numérique : défi ou opportunité ?

La semaine dernière , j’étais au Palais du Luxembourg, au Sénat, pour assister au colloque « La transition numérique : défi ou opportunité ? », organisé par Jonathan Pinet, Directeur Général de l’École Européenne du Numérique.

Une matinée riche, dense, avec des intervenants venus de l’univers de la tech, du droit, de la cybersécurité, de la reconversion et des politiques publiques. Voici les enseignements que j’en retiens, en lien avec toutes les questions que l’on me pose souvent sur les étapes pour rejoindre le numérique.

6 enseignements clés que cette matinée au Sénat m’a appris sur l’avenir du digital

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1. Les profils hybrides une force

Témoignage de Aude Bordeau – Développeuse & Consultante BI 

Aude a partagé son parcours de reconversion : études courtes → développement → data.

Son message était clair :

• Il manque beaucoup de profils dans le numérique.
• Les parcours non traditionnels ont toute leur place.
• Elle encourage les recruteurs à penser en dehors des cases.

Un bel exemple de montée en compétence progressive, au fil de l’expérience.

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2. L’IA transforme les métiers, pas les humains

Intervention de Valentin Rambault – Avocat & expert Fintech

Valentin a abordé les transformations en cours dans les cabinets de conseil avec l’émergence de l’intelligence artificielle :

• 90 % du travail des consultants (McKinsey, Deloitte, EY...) pourrait être automatisé.
• Les consultants doivent désormais évoluer vers des profils augmentés, combinant expertise, éthique, posture de conseil et maîtrise des outils.
• Les entreprises commencent à s’auto-conseiller grâce à l’IA (ex. chez Michelin), pour gagner en efficacité et réduire les coûts des cabinets externes.

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3. IA & cybersécurité : vigilance renforcée

Intervention de Bertrand Pruvost – Cybersécurité & IA : une double lame

Son intervention a mis en lumière la face cachée de l’IA dans les assurances :

• L’IA est une opportunité pour détecter plus finement les fraudes.
• Mais elle est aussi utilisée pour créer des fraudes plus sophistiquées : images falsifiées, documents modifiés, etc.

Exemple frappant : un simple prompt peut générer une image de dégâts des eaux dans une pièce.

👉 Résultat : les entreprises doivent faire évoluer leur technologie, leur veille et leur capacité de détection.

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4. Recrutements numériques : une tension structurelle

Intervention de Stéphane Maas – Zoom sur l’Île-de-France & l’emploi numérique

Stéphane Maas (Transition Pro IDF) a dressé un état des lieux très concret de l’emploi dans le numérique, en s’appuyant sur les données de l’OPIIEC (février 2025).

Quelques chiffres clés pour le numérique en Île-de-France :

• 22 005 entreprises dans le numérique
• 68 940 offres d’emploi en un an
• 1 217 nouveaux emplois créés
• 80 % des recrutements sont jugés difficiles (difficile = pas assez de candidats qualifiés disponibles, compétences recherchées sont rares ou en tension,candidats n’ont pas les niveaux techniques attendus ou n'ont pas les soft skills recherchés)
• 309 000 salariés, dont 16 900 indépendants (5 %)
• 84 % des embauches sont en CDI (le reste, probablement en alternance)
• 1 salarié du numérique sur 2 est francilien

Les grandes familles de métiers qui recrutent le plus :

• Sécurité, cloud, réseau
• Développement, test, ops
• Gestion de projet, pilotage, stratégie
• Communication digitale, marketing, e-commerce
• Data, IA
• UX/UI, design graphique, interface

Sur l’impact de l’IA dans les métiers du numériques, il partage un point fondamental :

👉  13 % des postes du numérique pourraient être optimisés par l’IA.

Ce n’est pas une menace : c’est une opportunité de libérer du temps pour des tâches à plus forte valeur ajoutée, plus humaines, plus stratégiques.

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5. Les métiers en expension d’ici 2030

Intervention de Jonathan Pinet – IA et avenir des développeurs

Jonathan Pinet nous a partagé une vision claire de l’avenir des développeurs face à l’IA :

• Oui, on aura toujours besoin de développeurs.
• La majorité d’entre eux se sont déjà approprié les outils d’IA dans leur quotidien.

Il a aussi présenté les métiers en plus forte expansion entre 2019 et 2030 :

• Professionnels de l’informatique (n°1)
• Infirmiers, sages-femmes
• Aides-soignants
• Commerciaux
• Aides à domicile
• Ouvriers de la manutention
• Cadres administratifs, comptables et financiers
• Professionnels de l'industrie
• Professionnels du bâtiment et des travaux publics
• Chercheurs
• Professionnels de la santé
• Professionnels paramédicaux

👉 À retenir : les métiers du numérique sont en tête des métiers en expansion, malgré une légère baisse de la demande sur certains métiers IA observée en 2024.

Cette baisse, selon lui, peut s’expliquer par une phase d’observation de la part des entreprises : elles expérimentent en interne, et évaluent encore l’impact réel de l’IA sur leurs équipes. Ce qui est sûr, c’est que ceux qui développent activement des compétences IA dès maintenant vont dans le sens des attentes futures.

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6. Le code comme langage philosophique

Intervention de Olivier Bazin – Code, pensée et vision

Olivier Bazin, CTO, nous a offert un talk inspirant et très original : un parallèle entre philosophie et développement informatique.

Il a comparé l’écriture de code à un acte philosophique :

• Le philosophe décrit le monde à travers le langage pour en comprendre la substance et guider l’action.
• Le développeur écrit du code pour modéliser un monde et produire un changement à travers l’exécution.

Pour lui, coder, c’est penser, structurer, influencer. Le développeur est un penseur originel, car son code transforme la réalité pour les autres.

Il nous rappelle :

• L’IA n’est qu’un outil, une extension de notre volonté.
• Le cœur de tout cela, c’est l’humain, sa vision, ses choix.

Que voulons-nous créer pour demain et après-demain ?

C’est la question centrale à se poser. Ensuite seulement, on peut choisir l’outil le plus adapté pour donner vie à cette vision.

Il nous a aussi offert un rappel passionnant sur l’évolution des langages informatiques :

• Hier, l’assembleur (langage très proche de la machine)
• Ensuite, des langages plus accessibles (Java, Python, etc.)
• Aujourd’hui, les IA capables d’interagir en langage naturel pour générer des sites, des apps, des automatisations…

Une conclusion marquante :

La technologie évolue, mais notre intention humaine reste la vraie boussole.

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Ce que je retiens pour celles et ceux qui veulent se reconvertir vers le numérique

• Oui, il y a de la place. Beaucoup.
• Oui, les profils non classiques ont une vraie carte à jouer, même si ce n’est pas toujours un long fleuve tranquille.
• Oui, les employeurs recherchent des profils solides. Faire le choix du bon métier, là où vos compétences transférables seront un atout, identifier le bon organisme de formation et adopter la bonne posture face aux employeurs sont des éléments déterminants.
• Oui, certaines compétences humaines et hybrides permettent de naviguer dans cette période de pleine transformation.

Alors, par quelles étapes passer ? Il n’y a pas un seul chemin, mais des leviers à activer :

• Une formation courte bien ciblée, ou une expérience bien valorisée
• Un environnement stimulant (alternance, accompagnement, projets concrets)
• Une vraie capacité à se situer dans les transformations en cours : comprendre, questionner, expérimenter.

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FAQ – Reconversion vers les métiers du numérique

Est-ce qu’il faut forcément coder pour travailler dans le numérique ? Non. De nombreux métiers du digital reposent sur des compétences transverses : stratégie, contenu, accompagnement client, design, pilotage, etc.

Comment financer une reconversion dans la tech ? Des dispositifs comme Transition Pro permettent de financer tout ou partie d’une reconversion. Le CPF, l’alternance ou certains OPCO sont aussi mobilisables.

Est-ce que l’IA va supprimer des emplois dans le digital ? Elle transforme les tâches, mais ne remplace pas l’humain. Elle crée aussi de nouveaux besoins et métiers (prompt engineer, intégrateur IA, etc.).

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