En tant que reconvertis, à côté des jeunes fraîchement sortis d'école, comment me positionner face à un employeur ? (Partie 1)

Toute personne qui se forme pour devenir un professionnel du secteur Digital se dit : "Je vais très facilement trouver un emploi."

Au fond, ce n’est pas faux : Numeum, le premier syndicat de la tech en France, constate qu'à tous les niveaux et pour tous les métiers, il existe structurellement un déficit de personnes formées. En France sur les cinq dernières années, le secteur a créé en moyenne plus de 30 000 emplois nets par an. Toutefois il manque 10 000 diplômés chaque année. Cela révèle un fossé de 20 000 postes non pourvus, un vrai décalage entre les profils formés par les écoles traditionnelles et les besoins de candidats.

C’est peu dire que le secteur est en forte recherche de candidats.

Le point que très peu de personnes abordent, c'est que les employeurs, bien qu'en quête active de talents, demeurent très exigeants.

Le digital étant un secteur subissant régulièrement des évolutions, les employeurs recherchent des candidats capables de les accompagner à saisir les belles opportunités que ce secteur leur offre. Ils recherchent donc des candidats possédant des compétences solides et une culture numérique approfondie, capables d'apporter rapidement une contribution significative à leurs équipes souvent en sous-effectif. Dans ce contexte où il y a une rareté de candidats sur le marché, les reconverti.e.s, ayant acquis des compétences exploitable dès les premiers jours en entreprise, correspondent parfaitement aux besoins des employeurs. C'est ce que j'ai constaté sur le terrain au cours des cinq dernières années en conseillant, accompagnant ou coachant près de 200 personnes dans leur projet de reconversion vers divers métiers du digital.

Parlons des profils bac+5/écoles d'ingénieurs.

Ces profils ont un parcours qui leur permet d'acquérir une vision à 360° du métier et du secteur qu’ils vont rejoindre. L’un des premiers défis de ces jeunes profils, c’est d'acquérir le plus rapidement possible les codes du monde professionnel. Dans beaucoup de cas, cela prend du temps, rappelons-nous de nos premières années de vie active ou de ce qu'on a pu observer autour de nous. Au fond, un employeur qui a eu plusieurs jeunes employés va se demander à quel point ce jeune profil va pouvoir être aligné avec sa culture d'entreprise et ses objectifs. Le moindre signe de manque de maturité va rendre plus difficile leur insertion professionnelle. J'ai pu notamment constater cela lorsque je faisais passer des entretiens pour mon ESN (entreprise de consultant.e.s informatique) ainsi qu'auprès des jeunes que j'ai pu mentorer. Les personnes en reconversion, elles, possèdent déjà les codes du monde professionnel. Selon la spécificité du poste, cela représente un gain de temps pour les entreprises qui recrutent des profils débutants.

Les reconverti.e.s, quant à eux, suivent une formation accélérée, d’une durée qui varie selon le métier visé.

C'est évident, l’un des premiers défis d’un profil reconverti est d’acquérir, dans un temps réduit, des compétences répondant aux besoins spécifiques des employeurs et exploitables dès les premiers jours. Dans le monde du Digital les nouvelles compétences évoluent rapidement et et les équipes sont souvent sous-staffées. Avec la bonne formation accélérée, les reconverti.e.s sont en capacité d'apporter de la valeur assez rapidement : coder la première page d'un site internet, construire une page de vente, soutenir un chef de projet digital, analyser des données, créer du contenu digital, analyser des logs pour détecter des activités suspectes en cybersécurité....

Les formations accélérées vont se concentrer sur des compétences spécifiques du métier visé.

Une bonne formation de reconversion sera centrée sur les compétences les plus recherchées du marché. Le choix de la formation est un des points stratégiques pour la réussite de son projet de reconversion. Il est crucial de challenger le programme en vérifiant avec un professionnel du secteur si le programme répond aux attentes actuelles des employeurs. Sans cela, vous prenez le risque de ressortir avec des compétences dépassées ou inexploitables par les employeurs.

Les parcours classiques (3 à 5 ans de formation) sont plus focalisés sur les compétences fondamentales générales.

Pour les meilleures écoles "traditionnelles", les programmes pédagogiques sont conçus de manière à ce que leurs étudiants acquièrent des connaissances approfondies, destinées à perdurer pendant des années dans le métier. Cette forme d'apprentissage est particulièrement précieuse pour ceux qui peuvent investir plusieurs années dans leur formation en retournant sur les bancs de l'école. Cependant, tout étudiant devrait avoir à l'esprit que selon l’OCDE, la durée de vie d’une compétence technique est passée de 30 ans en 1987 à 2 ans aujourd’hui. De plus en plus souvent, ces jeunes diplômés devront acquérir les compétences les plus récentes sur le terrain, lors de leurs premières expériences professionnelles, voire juste avant. Selon la politique de l'entreprise et les besoins immédiats de l'employeur, les reconvertis possèdent leurs propres atouts à mettre en valeur.

Avec des milliers de postes non pourvus chaque année, le secteur regorge d'opportunités pour une grande diversité de profils, y compris ceux en reconversion.

Il est primordial de développer une stratégie efficace, en choisissant soigneusement son métier et sa formation, en sélectionnant les postes correspondant le mieux à son type de profil, puis en mettant en avant les bons atouts au bon moment face à un employeur.

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PS : J'ai rédigé cet article pour notre communauté Draw My Futures inscrite à notre newsletter. Prochainement, je me pencherai la 2e partie de cet article : "les 9 stratégies concrètes pour avoir des atouts de poids face à un employeur du Digital". Pour ne pas manquer nos futures publications, l'inscription à notre newsletter se fait via le formulaire situé en bas de notre site.

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